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CHAPITRE XVII

Thé pour quatre au « Repos de la Sirène ».


Ce fut par une fin d’après-midi d’un mars verdoyant que Gillian partit pour le thé du Repos de la Sirène. Son père s’était mis en route le matin de bonne heure, Mme Makepeace faisait sa lessive chez elle, et Robert était allé chercher les vaches. Et Gillian s’en fut avec un bouquet de chatons de noisetier dorés sur sa robe, et une rougeur, à l’avance, sur ses joues : M. Elmer disait de telles choses ! Il était bien plus amusant que Robert. Naturellement celui-ci était indispensable, comme le pain : on ne pouvait se représenter la ferme sans lui. Mais un assaisonnement, pensait-elle, rend le pain plus savoureux… M. Elmer était ce condiment, trop épicé, peut-être. Mme Fanteague aurait dit : certainement — pas très bon pour l’estomac, mais agréable. Le cœur en cornaline brillait au soleil, les chatons jaunes se balançaient. Un merle lançait vigoureusement sa douce chanson du haut d’un marronnier aux bourgeons bruns dans la haie d’un pâturage éloigné. Elle apercevait l’auberge. On l'avait habillée de chaux