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— Voulez-vous venir prendre le thé à la Sirène, et je vous en offrirai un, grand comme un gâteau de noce.

— Seigneur, tout de bon ? La femme qui ne peut pas dire un mot sera-t-elle là ?

— Oui, c’est ma ménagère.

— Alors, j’irai.

— Vous viendrez pour la voir, mais pas pour moi.

— C’est à peu près ça… exactement.

— Non, dit-il après réflexion, en présentant ses deux mains formant un anneau, voilà la taille exacte.

— Je rentre.

— Je viendrai dîner après-demain.

— Viendrez-vous au galop ?

— Si vous voulez.

— Vous vous casserez le cou un de ces jours.

— Ça m’est égal. Si cela vous fait plaisir de me voir galoper, je courrai le risque.

— Ce qu’il a ri, mon père, en racontant la façon folle dont vous descendiez notre chemin ! J’ai cru qu’il en éclaterait.

— À rire on engraisse. Je ferai grossir votre père comme un pourceau, Mademoiselle Lovekin. Je lui fournirai de quoi rire tous les jours de sa vie.

— Mademoiselle Gillian !

C’était Robert, debout sous le porche.

— Le lait refroidit, venez-vous le passer et échauder les seaux, ou faut-il que je m’en charge ?

— Je viens, Robert. Bonsoir Monsieur Elmer.

— Bonsoir, Mademoiselle Lovekin.

Il enfonça les talons dans les flancs de son cob et il était parti.

— Il est prompt comme l’éclair, n’est-ce pas ? dit Gillian en suivant des yeux sa course à travers la lande.