bonne partie de notre fonds littéraire. » M. de Lacretelle a raison : les grands romanciers ont échappé rarement à une certaine convention romanesque. Et elle fait partie de leur force, parce qu’elle leur sert à développer plus librement les caractères et les situations dramatiques. Observez que les écrivains les plus originaux ont rarement recours à l’action. Ils développent leurs personnages dans une atmosphère subtile, mais un peu grise. Si Marcel Proust a un défaut, c’est celui-là, ou Virginia Woolf. Mais, pour les romanciers-nés, il y a toujours un moment où ils doivent accepter des situations extraordinaires, c’est-à-dire banales, pour épuiser à fond leurs individus. Cela est vrai de Balzac comme de Zola, de Dickens comme de Dostoïevski, à qui Eugène-Melchior de Vogüé reprochait d’avoir trop lu Eugène Sue. On trouvera dans Sept pour un secret…, comme dans les autres romans de Mary Webb, une certaine tendance à un romanesque facile. C’est dans ce livre-ci l’épisode du bohémien et de la fille perdue. Mais cet épisode mélodramatique ne choque pas dans un livre qui est si en dehors de nos usages littéraires.
Il est difficile de ne pas trouver dans Mary Webb l’influence de Thomas Hardy. C’est le romancier anglais auquel elle fait le plus souvent penser. Mais elle a aussi des traits communs avec May Sinclair et en particulier l’Ambre du Poids des Ombres est comme une sœur de la Gwelda des Trois Sœurs. Là, il n’y a pas d’influence, mais cette parenté naturelle à des écrivains qui observent le même monde et voient les mêmes figures. Mais, par delà ce monde et ces