elle sans rien dire et qu’elle n’ait plus eu de vos nouvelles ?
— Ça lui aurait été bien égal… elle m’a traitée de meurtrière.
— Vous avez fait deux mensonges, Gillian. Vous êtes allée droit au but en passant sur quantité de gens. M. Gentil s’est-il décidé de lui-même à aller sur la rivière ?
— Non.
— Vous l’y avez forcé.
— Forcé ?
— Voyons, Gillian ! Nous savons, vous et moi, comment vous faites quand vous vous êtes mis une idée dans la tête. Quelles colères ! C’est pire qu’un cochon qui regimbe quand on veut le ramener du marché.
— Je ne veux pas qu’on me compare à un cochon.
— Vous m’écouterez.
Elle se boucha les oreilles, mais il lui prit les mains.
— Allons, Gillian. Si je voulais, je pourrais aller droit au maître et lui dire la vérité.
— Vous ne feriez pas ça…
— Non, si vous vous conduisez comme il faut. Ainsi vous aviez décidé d’aller à Londres toute seule ?
— Oui.
— Eh bien il faut me donner votre parole la plus sacrée de ne jamais recommencer, pas sans prévenir votre papa.
— Pourquoi ?
— Parce que je vous le dis. Promettez ou je lui raconte tout.
— Je le promets… je ne vous le pardonnerai pas.
— Il faudra écrire à votre tante Émilie, la pauvre femme. Vous lui avez enlevé son adorateur. Il n’était peut-être pas celui que vous auriez choisi pour amoureux,