de la bouche de Ruth. Et soudain, timide, rayonnante, elle sourit.
Il se tourna vers la porte et appela Elmer, non sans irritation.
— Quand viendrez-vous prendre votre thé ? Il refroidit pendant que vous attendez.
— Je viens, je viens, cria Ralph de la grange, d’où arrivaient en même temps des gloussements furieux de volailles qu’on remettait en liberté et d’où s’avançait aussi Fringal avec un accès de rire silencieux.
— Eh bien, Rideout, dit Elmer en entrant, vous avez fait de cette baraque un vrai foyer, le doux foyer. Du whisky ?
— Non, donnez-lui-en, à elle.
— Elle n’en boit pas. Par tous les diables, eh bien, où irions-nous, Seigneur ? Et les impôts ?
Fringal se tordait à ces idées d’économie.
— Donnez-lui en, ordonna Robert en tendant la main vers la bouteille, mais Elmer la saisit. Enfin, si vous ne voulez pas, vous ne Voulez pas. Tant mieux pour moi : Bob Rideout va rentrer chez lui faire sa besogne et va laisser Monsieur Elmer achever la sienne tout seul.
Elmer le regarda un instant fixement, se mit à rire, et comprenant que Robert parlait sérieusement, lâcha la bouteille.
Robert en versa dans une tasse, ajouta de l’eau chaude et le donna à Ruth.
— Ne bois pas ça ! commanda Elmer. J’en ai besoin, moi, et Fringal aussi, et à toi ça va t’échauder l’intestin.
— Ah, mes bons messieurs, s’écria Fringal, la face plissée de joie, c’est bien tentant. J’en avalerais en effet volontiers une gorgée, car il fait un temps de canard
— Donne-ça à Fringal, jeta Elmer, Si tu te mets à