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Dans l’ombre rougeâtre, Robert vit ce qui expliquait la présence de l’étranger, un grand cob bai qui avait perdu un fer. Il tourna vers Robert des yeux limpides, comprenant que c’était un ami.

— Bonjour, dit l’étranger.

— Bonsoir, dit Robert, car à partir de midi, dans le Shropshire, on dit le soir.

— Eh bien, mon garçon, cria Gruffydd de sa voix harmonieuse et tonnante, qui, quand il chantait, semblait lancer des gerbes de mélodie au gré du puissant soufflet qu’il portait dans sa poitrine, eh bien, vous êtes, pas vrai, l’homme de Gwlfas qui m’a envoyé une lettre et qui veut que je lui apprenne la musique ?

— Oui, c’est moi, monsieur, dit Robert.

Les deux grands gaillards taillés à la hache se dévisagèrent mutuellement, s’étudièrent. Du seuil, l’autre les regardait.

— C’est le pennillion, pas vrai, le petit pennillion que vous voulez apprendre, qui va si bien avec les cordes ?

— Ah oui.

— Mais il faut les chanter en Gallois, en tout cas, et vous m’avez dit que vous n’en saviez pas un mot, garçon ?

— Non. Mais je ne les chanterai pas sur la harpe. Je ne peux pas en jouer.

— Oh, le petit pennillion est marié avec la harpe, cria Gruffydd, pourquoi voulez-vous les séparer ?

— Je me les chanterai simplement à moi-même en allant et venant sur la ferme. Et peut-être que, quand je serai vieux, je les écrirai dans un livre.

— Vingt milles pour venir et vingt pour s’en retourner, murmura Gruffydd, pour s’asseoir chez le forgeron et apprendre à faire un pennillion… Mais il ne veut pas