pas de cajoleries à l’agent pour choisir ce papier-ci pour une pièce et celui-là pour une autre. Ils l’ont prise telle quelle, juste au moment où l’œil de faisan était en fleurs devant l’entrée. Ils arrivèrent en bande, une vraie troupe ; y en a qui disent qu’ils s’amenèrent dans un grand carrosse comme personne n’en a jamais vu par ici, avant ou après, mais moi, je crois qu’ils sont venus dans un corbillard. Enfin, d’une façon ou de l’autre, ils ont débarqué et c’est l’arrière-grand’mère du maître qui a allumé le feu pour eux, et c’est elle et un vieil homme très ancien qui leur ont souhaité la bienvenue. Ils sont entrés et sont allés tout droit à l’armoire de chêne qui est construite dans le mur de la cuisine. Un d’eux — un gentleman tout à fait à la vieille mode — s’est baissé, a arraché les lames du plancher qui ne tenaient guère et ils en ont tiré une grande caisse de bois. L’arrière-grand’mère du maître ne savait pas ce qu’il y avait dedans ; seulement, au poids qu’elle paraissait peser, elle a pensé que ce n’était pas de l’argent. Et là-dessus, sans plus de façon, les quatre messieurs ont soulevé la boîte et l’ont chargée sur leurs épaules, et les deux dames ont pris chacune un flambeau et les voilà partis. Mais la chose qui a fait tomber la vieille grand’mère en syncope, c’est la manière dont ils ont disparu : ils ont marché tout droit à travers le dressoir de la cuisine, plats, tasses et tout, et à travers le mur, eux et la caisse. Et la chose qui a le plus effrayé la vieille, c’est que le dessin bleu des plats se voyait à travers les grands manteaux des messieurs. Ah, y a de quoi faire peur, à la Sirène, pas de danger que ça manque. Grand bien leur fasse, aux nouveaux occupants, quels qu’ils soient.
— Il n’y a personne de nos côtés qui voudrait la louer, dit Mme Makepeace, une maison pleine de recoins