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CHAPITRE VII

Gillian à Silverton.


Le paysage s’estompa, s’assombrit durant le court trajet qui ne dura que trois quarts d’heure, mais qui parut à Gillian une journée entière. Un moment elle aperçut les collines lointaines qui se profilaient en noir sur le couchant, à un autre, un ruisseau qu’éclairait un reflet rougeâtre. Puis vinrent des maisons isolées, une église de village, d’autres habitations plus groupées, des toits enchevêtrés les uns dans les autres, une tour carrée d’église, deux flèches argentées, un grand pont sur la Severn et enfin… Silverton. Le train entra dans une des travées de la longue gare et la tante Fanteague était là, vêtue de son plus beau manteau, coiffée d’un chapeau solide, l’air très digne.

— Nous avons manqué notre train, lança-t-elle.

Quand elle employait la première personne du pluriel, c’est que ça allait très mal.

— Je ne suis qu’une campagnarde, ma tante. Silverton m’aura bientôt appris à attraper les trains… Elle pensait à l’express de Londres.