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1056. Adomageable ; la terminaison able a ici le même sens actif, comme dans secourable, aidable et autres.
1059. Suppléez la conjonction que au commencement du vers.
1060. Pour que, pour peu que. — 1061. Partir, avoir sa part.
1063. Estans ne sont pas des estangs, (étangs) dans le sens actuel et général du mot, mais des digues. Le mot ne représente donc pas, à vrai dire, le latin stagnum, mais le subst. verbal de estanchier, arrêter, empêcher. — 1066. Affiner, pr. mettre à fin, détruire. — 1069. Le verbe desmuroit ne s’adapte plus bien aux choses nommées ici
1071. Nous avons à peu d’intervalle engloutissoit (v. 1051) et engloutoit. Le premier, forme inchoative, répond à l’infinitif engloutir ; l’autre, forme simple, à l’infinitif engloutre (cp. englout. v. 1115). — Aüner, ici absorber.
1074. Nagier, naviguer. — 1076. Le sujet de fussent est latent dans le pronom indéterminé on (v. 1074).
1078. Exsipoient (A. exipoient) et esquipoient (leçon de B.) sont identiques ; la première forme présente cs au lieu de sc. transposition remarquée dans plusieurs cas (cp. lasque de laxus = lacsus, tasca ou tâche de taxa). Mais quel est le sens de esquiper ? Généralement, dans les auteurs du moyen âge, le verbe signifie se mettre en mer, quitter le rivage, mais en notre endroit il s’y attache manifestement l’idée d’aller en dérive, d’être entraîné par les flots, à moins de comprendre ainsi : « Car à peine les bateaux avaient-ils quitté la rive qu’ils tornoient à perte. »
1080. Je m’aperçois qu’ailleurs j’ai imprimé yave p. yaue ; qu’on me pardonne cette inconséquence, car, en fait, je ne sais comment on prononçait.
1082. Descochier. neutre, être décoché. — 1095. Tirer, tirailler, tourmenter ; employé ici pour faire un jeu de mot avec tirans (tyran).
1096. À deux vers de distance nous rencontrons deux acceptions courantes du verbe s’atirer ; se tourner, tendre, incliner vers, et se pourvoir de (v. 1088). Ce ne sont d’ailleurs pas les seules. Atirer, dans son acception neutre de tirer (tendre) vers, dégage aussi celle de s’efforcer ; de son sens actif : tirer à soi, attraire, rassembler ce qu’il faut pour une entreprise quelconque (d’où attirait), découle celui de « arranger, disposer, ajuster, vêtir », et de là celui de « se vêtir, se pourvoir ». Le mot est dans presque toutes ses applications l’équivalent de atourner.