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maison (all. mod. bauer, principalement usité p. cage d’oiseau) ; en Normandie, bur se dit encore pour habitation ; dans le dialecte rouchi, buiron s’applique au panier à claires-voies, dans lequel on conserve le poisson d’eau douce.
622. Cheviron, chevron, prov. cabiron, rouchi cheviron, picard caveron.
636. Pour le masc, tampés, voy. ma note Baud. de Condé, p. 398. — Esclisse n’a rien à faire avec esclipse, comme écrit le ms. de Bruxelles ; c’est une variété de escliste, esclistre, éclair (en rouchi éclitre), que Diez ramène au vieux Scandinave glitra, refléter ou à l’angl. glisten, briller. Je ne suis pas de l’avis du philologue allemand, en ce qui concerne son étymologie, qui me semble pécher contre les règles. Le mot, selon moi, se rapporte plutôt au verbe esclicer, fendre, qui est l’all, schlitzen, schleissen (vieux haut-all. sclizan, p. slizan). L’éclair fend les airs, et le mot éclat appliqué à la lumière n’a pas d’autre origine. Dans cette supposition, il faut considérer notre forme esclisse comme la forme normale du mot.
643. Ces verbes au singulier ne s’accordent plus avec le pluriel ceuls (c.-à-d. edefisses) du v. 641. — Apoint, défini, expliqué.
674. Laisser ester, ne plus s’en occuper. — 679. Mortoire, charnier, abattoir, de morir (partic. mort) pris dans son sens actif de tuer.
683. Faire depart, partager en deux ; donc : « que le chemin traversait au beau milieu. »
685. Forbi appliqué à champ frappe d’abord, mais le verbe fourbir se disait anciennement pour nettoyer en général (voyez l’historique dans Littré). Froissart applique le mot au pansement des plaies (éd. Kervyn, t. V, p. 291). C’est donc ici un équivalent de « bien soigné ».
693. Vers, pluriel de ver = lat. verres, verrat.
697. Aval n’exprime pas toujours une direction descendante ; il s’emploie souvent pour un mouvement indéterminé dans un vaste espace, ville, champ, bois ; cp. Berthe aux grands pieds, XXIX : D’aler aval le bois Moult durement esploite ; Froissart dit fréquemment : aval la ville. Cp. plus loin p. 285, v. 55, d’aval le pays. — 698. Meschans, misérable.
701-2. Il y a ici un vice de construction : « Ils ne faisaient que languir (à force) de randir (se jeter) de l’une sur l’autre. » Il manque une préposition devant l’infinitif ; le de sert à la fois pour randir et pour l’une ( cp. Conestable, 50). Ou randir serait-il employé activement avec le sens d’attaquer ? « d’attaquer (de s’acharner à) l’une après l’autre ».