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956. Chatel (forme française de capital) et mueble, biens mobiliers.
962. Après = auprès (?) — 964. Ceulz p. à ceuls, dans le sens de par ceux.
966. Vers d’un sens peu net ; il exprime l’empressement à briguer les offices de cour.
972. Doten désigne ici une charge civile, judiciaire.
977. Ret, de rere (lat. radere), raser, tondre.
992. Prendre point, s’arrêter. — 1004. S’adouber, se revêtir.
1013. Recrans, forme contracte de recreans, = lassez qui suit.
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XVIII. — LI TOURNOIS DES DAMES.

(p. 231)




Ce morceau, qui est, après le no 1, le plus long de notre recueil, présente une suite de paraboles religieuses ou morales, savoir : 1. Le tournoi des dames (il représente la lutte de la chair contre l’âme) ; — 2. Le pont périlleux (folle est la confiance dans la durée de cette vie) ; — 3. Les deux mortoires de bestes (les richesses de ce monde ne rassasient point) ; — 4. Le lion et l’agneau (Dieu soutient les humbles) ; — 5. La rivière qui déborde (conséquences funestes d’un gouvernement mauvais). Le poëte se trouvait par une journée d’hiver, dans le pavillon d’une tour du château de Montferant et était occupé à réfléchir sur la signification d’une verrière, représentant un combat victorieusement livré par des dames contre leurs chevaliers, quand il s’endormit. Dans son sommeil, dame Vérité, chassée de partout, vient à lui et l’engage à la suivre. Après lui avoir fait saisir le sens caché sous le singulier tournoi peint sur la verrière, elle s’achemine avec lui ; en route, divers phénomènes viennent frapper l’attention du poëte et sollicitent de la part de son guide d’instructives et édifiantes interprétations. Tel est le cadre où se trouvent enchâssées les cinq paraboles. Mais l’entrée en matière est précédée elle-même d’une description assez longue des lieux où l’auteur a eu sa vision : c’est Monferrant, un château dans le comté de Blois, à deux lieues de la Loire, où il séjournait avec le comte, comme il le dit lui-même, en octobre 1327. Les charmes du site, les richesses du château, les giboyeuses