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[1]A ce pont faire où il n’a point
De fondement. Or t’ai apoint
Le monde et comparé à lui,
650Mais à paines voit on nullui
Qui voie à cest example goute,
[2]Car gent grosse et menue toute,
Qui seur ce pont font leur passage,
Ne redoutent point le domage
655Où pechiez les trebuschera,
Quant Diex par mort les huchera.
Adont lairont il tout à fait
Quanqu’il aront sus ce pont fait,
Que je t’ai comparé au monde.
660Dont est ce douleurs et vergonde
A ceuls qui si l’aiment et croient
Que de lui servir ne recroient,
Ains i font quanqu’il leur semont.
Compains, or en alons amont ;
665Lai ce pont, qui touz est quassez
Et pourris ; tu verras assez
De merveilles, ains que jours passe,
Se Diex temps t’en donne et espasse ;
[3]Moult sui lie quant t’ai trouvé,
[4]670Ainssi ai ton estre esprouvé.


Ci commence la parabole des .ij. mortoires (B. mortuaires) de bestes si comme vous orrez ci après.


Lors partimes d’ilec atant ;
Contremont le tertre esbatant
En alames sanz arrester
Et laissames ce pont ester
675D’ordure et de vanité plain,

  1. A ce point.
  2. et omis.
  3. B. liez quant ci t’ai tr.
  4. AB. Ainssi et ton.