A l’asemblée des tournois,
C’est raisons, je le recognois.
Grant bruit i font cors et nakaires
Et trompeurs, mais ne targe gaires
Que li tournois se fiert ensemble.
Et ainssi, à cui qu’il le semble,
Est il des ames et des chars,
Soit des larges ou des eschars :
Tant que desouz aige les voie,
Je pren leur jonesce et leur joie,
Leur enfance et l’asemblement
Des tornois. Vous vées comment
Il n’ont que joie en leur jonesce :
Chars ne mort point l’ame ne blesce,
C’est touz reviaus de leur enfance.
Mais quant viennent à cognoissance,
Dont i commence li estris
Qui fu d’Eve et d’Adam pestris ;
La chars à l’ame se combat
Tantost, moult y a grand debat.
Après la joie d’assembler
Veulent le tournoi resembler,
Car li uns fiert sus l’autre et maille,
Et com plus, ce te fais fermaille,
Se batent fort et aigrement,
Tant ont plus d’amonnestement
De l’un faire à l’autre moleste
Du monde, qui leur amonneste
De quanqu’il puet le mal à faire,
Page:Watriquet de Couvin - Dits, édition Scheler, 1868.djvu/271
Cette page a été validée par deux contributeurs.