Page:Watriquet de Couvin - Dits, édition Scheler, 1868.djvu/271

Cette page a été validée par deux contributeurs.

[1]Et se sa jonesce comperes
A l’asemblée des tournois,
[2]C’est raisons, je le recognois.
Grant bruit i font cors et nakaires
[3]300Et trompeurs, mais ne targe gaires
Que li tournois se fiert ensemble.
Et ainssi, à cui qu’il le semble,
[4]Est il des ames et des chars,
Soit des larges ou des eschars :
305Tant que desouz aige les voie,
Je pren leur jonesce et leur joie,
[5]Leur enfance et l’asemblement
Des tornois. Vous vées comment
Il n’ont que joie en leur jonesce :
310Chars ne mort point l’ame ne blesce,
C’est touz reviaus de leur enfance.
Mais quant viennent à cognoissance,
Dont i commence li estris
Qui fu d’Eve et d’Adam pestris ;
315La chars à l’ame se combat
Tantost, moult y a grand debat.
Après la joie d’assembler
Veulent le tournoi resembler,
Car li uns fiert sus l’autre et maille,
320Et com plus, ce te fais fermaille,
Se batent fort et aigrement,
Tant ont plus d’amonnestement
De l’un faire à l’autre moleste
Du monde, qui leur amonneste
325De quanqu’il puet le mal à faire,

  1. Et sa jonesce je c.
  2. AB. je le te connois.
  3. AB. Et trompes m. n. tarde g.
  4. armes (leçon acceptable, si la forme ames n’était constamment suivie dans le ms.).
  5. B. à l’asemblement ; A. et l’as.