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et par tirades monorimes, 4 en strophes de 12 vers et à 2 rimes, une (le Fatras) en couplets de 11 vers et de mètres variés. Nous signalerons, parmi les 26 pièces octosyllabiques deux morceaux de réflexions dévotes (l’Ave Maria et le Dit de Faus et Faucille) versifiés exclusivement en rimes équivoques.

Nous avons déjà fait entendre que notre auteur, dans ses moralités, se traîne un peu dans une certaine routine de profession ; nous ajouterons que, pas plus que les autres faiseurs de dits de son époque, le poëte de Couvin ne se distingue par une ordonnance artistique et réfléchie de ses matières ; la proportion entre les diverses parties laisse à désirer ; les prologues surtout manquent parfois de mesure et la conclusion arrive çà et là d’une façon assez brusque. Mais si, en général, ces défectuosités accusent une absence de goût artistique, il faut aussi tenir compte des obligations du métier et des circonstances momentanées où se trouvait le rimeur ; dans telle occasion, elles imposaient une limite au développement d’un sujet ; dans telle autre, et en vue d’un intérêt spécial, elles engageaient à une certaine prolixité.

Nous n’insisterons pas longtemps sur les qualités du style de Watriquet de Couvin. Sa recherche constante d’une rime aussi riche que possible, sa passion pour les rimes à jeux de mots, bref, les artifices de versification qu’il emploie, ne permettent guère de s’attendre à toute la pureté, à la clarté ou à la précision désirables. Entraîné par les exigences de la forme qu’il affectionne, il lui arrive souvent de négliger la structure