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fait constamment suivre son nom, ne s’applique à la petite ville située autrefois sur le territoire de l’évêché de Liège, et appartenant actuellement à l’arrondissement de Philippeville, dans la province de Namur. Un acte de 1218[1], délimitant les droits de Roger de Chimay et ceux de l’évêque de Liège dans la châtellenie de Couvin, nous apprend que les seigneurs de Chimay étaient institués les châtelains de ce bourg, et qu’entre les deux localités, distantes de trois lieues environ, il existait ainsi des rapports officiels et féodaux. Si, de plus, on pèse les étroites et multiples relations de parenté et de voisinage qui, dès le commencement du XIVe siècle, unissaient le seigneur de Chimay (depuis 1316, Jean de Hainaut, sire de Beaumont) à la maison de Châtillon, et surtout à la branche des comtes de Blois-Avesnes, ainsi qu’à la famille de Valois, si chère à Watriquet[2] ; — si l’on prend aussi en considération le plaisir avec lequel le poëte mentionne incidemment le Hainaut[3], la haute distinction qu’il accorde au

  1. Voy. Hagemans, Histoire du pays de Chimay, p. 549. Comparez aussi l’acte de Louis de Blois, rapporté à la p. 154 de cet ouvrage.
  2. Nous ne rappellerons ici qu’un seul fait, puisé dans l’ouvrage cité de M. Hagemans. En 1316, Gaucher de Chastillon, le connétable de France et le Mécène de Watriquet, intervient dans un acte passé entre Jean de Hainaut et la belle-mère de celui-ci, Jeanne d’Argies (p. 129). On sait que, dès 1326, la fille de Jean, héritière de Chimay, fut promise à Louis de Châtillon, fils aîné du comte Gui de Blois, que servit Watriquet.
  3. Dit des Quatre Sièges, 285 : Ou regne des Hennuiers que on tant prise ; — Dit des Huit Couleurs, 376 :

    Cil Hainuier, cil Champenois,
    Vainqueur de joustes, de tornois.

    Dans le Dit des Mahomés, le poëte énumère les lieux où se rendent