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sujet ; à savoir : « Watriquet de Couvin fut ménestrel du comte Gui de Blois et florissait au commencement du XIVe siècle. » Nulle part, dans les monuments littéraires contemporains ou postérieurs, une mention de notre trouvère ne se trouve ; et celui qui, plus heureux que nous, pourra un jour feuilleter les comptes de la maison princière qu’il a servie, n’y rencontrera guère autre chose que son nom accolé à quelque chiffre énonçant une largesse ou un salaire. En présence de cette disette d’informations, nous avons exploré d’autant plus attentivement ce que l’auteur nous rapporte lui-même sur sa personne.

Dans le Tournoi des Dames, Vérité s’étant enquise du compagnon qu’elle s’était engagée à guider et à instruire, celui-ci lui répond en ces termes :

 « D’autre mestier ne sai user
Que de conter biaus dis et faire,
Je ne me mesle d’autre affaire ;
Watriquet m’apelent aucun
De Couvinz, et presque chascun,
Et sui sires de Verjoli. » (P. 245, vv. 436 et ss.)

Dans le fabliau des Trois Chanoinesses de Cologne, une de ces dames demande au poëte s’il est peut-être Raniquet, personnage de renom, paraît-il ; « non », répond-il,

 « Non voir, dame, mais Watriqués
Sui nommez jusqu’en Areblois,
Menestrel au conte de Blois
Et si à monseignor Gauchier
De Chastillon. » (P. 375, vv. 80 et ss.)