Page:Watriquet de Couvin - Dits, édition Scheler, 1868.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.

INTRODUCTION.
Séparateur


Le poëte dont, pour la première fois, nous avons, dans les pages qui suivent, mis en lumière les œuvres diverses, est le contemporain et aussi, on n’en saurait douter, le compatriote de Jean de Condé, dont nous nous sommes rendu récemment l’éditeur. À part les gracieux poëmes d’aventure de ce dernier, Watriquet de Couvin, ménestrel de cour, cultive le même champ poétique que le trouvère du bon Guillaume : la moralité, l’initiation des nobles aux devoirs de leur rang, l’enseignement pieux et chevaleresque. Sans dédaigner, non plus que son confrère de la cour de Valenciennes, le gai fabliau destiné à dérider sa noble clientèle, il s’est particulièrement imposé la tâche de sauvegarder, dans la société aristocratique où il avait pris service, les principes qui, selon lui, font l’honneur et le mérite du gentilhomme aux différents degrés de sa carrière. Il chantera donc, dans la mesure de son talent, la soumission à Sainte-Église, la loyauté, la justice envers tous, mais surtout la sainte protection du pauvre et du petit, la bravoure, la largesse, le respect des femmes, la courtoisie, c’est-à-dire la dignité, l’élégance et la distinction réunies, et enfin, la sympathie