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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

tres essayaient de trouver un meilleur passage en remontant la rive, et en pataugeant parmi les buissons et les joncs entrelacés.

Ce fut alors que Tony et Beatte eurent l’occasion de déployer leur adresse et leurs ressources indiennes. Ils s’étaient procuré, au village osage que nous avions traversé un ou deux jours auparavant, une peau de buffle sèche ; elle fut produite en ce moment opportun : on passa des cordes dans les œillets dont cette peau était bordée, et on la tira de manière à former une sorte d’auge ; des bâtons posés en travers dans l’intérieur la tenaient en forme ; notre équipage de camp et une partie de nos bagages y furent placés, et cette singulière barque fut portée sur la grève et mise à flot. Beatte tenait entre ses dents une corde attachée à la proue, et se jetant à l’eau il avança en remorquant la machine après lui, tandis que Tony allait derrière pour la maintenir droite et la pousser. Ils avaient pied pendant une partie du chemin ; mais au milieu du courant ils furent obligés de nager, et ils ne cessèrent de pousser les cris des Indiens qu’en prenant terre sur la rive opposée.

Nous fûmes si charmés, le commissaire et moi, de ce mode de navigation que nous réso-