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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

nous aperçûmes une troupe de daims bondissant et fuyant tout épouvantés ; mais ils n’étaient pas plus tôt à une certaine distance qu’ils s’arrêtaient et regardaient avec la curiosité commune à ces animaux les étrangers qui venaient ainsi troubler leur solitude. À l’instant, des coups de fusil furent tirés dans toutes les directions par les jeunes chasseurs. Cependant leur empressement les empêcha de viser juste, et les daims s’enfoncèrent sains et saufs dans la profondeur des forêts.

Dans notre marche, nous atteignîmes l’Arkansas ; mais nous nous trouvions encore au-dessous de la Fourche Rouge ; et comme la première décrit de profondes courbures, nous quittâmes ses bords, et continuâmes notre route dans les bois jusqu’à près de trois heures. Alors nous campâmes dans un beau bassin, borné par un ruisseau limpide, et ombragé par des bosquets de chênes majestueux. Les chevaux furent lâchés pour se repaître en liberté, avec la précaution d’attacher leurs jambes de devant l’une à l’autre avec des cordes ou des courroies, afin de les empêcher de s’éloigner. Un certain nombre de cavaliers, chasseurs déterminés, se dispersa de différens côtés à la recherche du gibier.