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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

se détacha pour aller à la recherche d’un arbre d’abeilles, et comme j’étais fort curieux de cette chasse, j’acceptai avec joie l’invitation de m’y joindre. La troupe était commandée par un vieux chasseur d’abeilles, grand homme maigre, en habits de fabrique domestique, trop larges pour ses membres desséchés, avec un chapeau de paille qui ne ressemblait pas mal à une ruche ; un camarade chargé d’un long fusil et à peu près aussi négligé dans sa toilette, marchait sur les pas du premier ; et une douzaine d’autres les suivaient, portant des haches ou des fusils ; car personne ne s’éloigne d’un camp sans armes à feu, afin d’être prêt en cas de rencontre, soit de gibier, soit d’ennemis.

Après avoir marché quelque temps, nous arrivâmes à une clairière sur la lisière de la forêt. Là notre chef nous fit faire halte, et s’avança doucement vers un buisson peu élevé, sur la cime duquel j’aperçus un fragment de rayon. C’était un appât pour les abeilles : et déjà un certain nombre de ces insectes l’explorait et pénétrait dans ses cellules. Quand elles se furent suffisamment chargées de miel, elles s’élevèrent très haut, et prirent leur vol en droite ligne avec une vélocité presque égale à celle d’une balle.