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vent, et ouvert en face du feu. Les cavaliers construisirent de semblables logettes, et allumèrent de grands feux devant leur ouverture.

Il était temps de prendre ces précautions : la pluie augmenta et continua pendant deux jours avec de très courts intervalles. Le ruisseau qui coulait paisiblement à notre arrivée, devint un torrent bourbeux et bouillonnant, et la forêt se transforma en marécage. Les hommes se réfugiaient sous leurs hangars de peaux et de blankets, ou bien ils se tenaient en cercles pressés autour des feux. Des colonnes de fumée déroulaient leurs anneaux vaporeux à travers les branches, et, se perdant ensuite dans les airs, étendaient une sorte de voile bleuâtre sur les bois environnans. Nos pauvres chevaux, harassés, réduits à une maigreur, à une faiblesse pitoyables, par la longueur du voyage et la mauvaise nourriture, perdirent tout ce qui leur restait de courage. Ils restaient immobiles, la tête basse, les yeux à demi fermés, secouant les oreilles et fumant à la pluie ; tandis que les feuilles jaunes de l’automne formaient, » à chaque bouffée de vent, des vagues légères autour d’eux.

Cependant, nonobstant le mauvais temps, nos chasseurs ne restèrent pas oisifs ; mais dans