vage et tout-à-fait digne des territoires de chasse.
Nous avions alors une vue plus étendue de la Rivière Rouge, qui roulait ses eaux troubles entre des collines richement boisées, et animait un vaste et magnifique paysage. Dans ce canton, les prairies voisines des rivières sont toujours variées par des bois placés d’une manière si heureuse qu’on les dirait plantés par la main de l’art. Il manque seulement un clocher de village ou les tours d’un château s’élevant çà et là au-dessus des arbres, pour donner à ces sites agrestes l’apparence des scènes naturelles ornées les plus célèbres de l’Europe.
Vers midi, nous atteignîmes la lisière du bois transversal, cette ceinture de forêts qui s’étend sur quarante milles de largeur à travers le pays, du nord au sud, de l’Arkansas à la Rivière Rouge, et sépare les hautes prairies des prairies basses. Sur les confins de ces forêts, à l’entrée d’une prairie, nous vîmes les traces d’un campement de Pawnies de cent à deux cents loges ; le crâne d’un buffle gisait près du camp, et la mousse qui le couvrait montrait qu’un an au moins s’était écoulé depuis le séjour des Indiens en cet endroit. À environ un mille plus loin, nous campâmes