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ridionale. Quoique les terres en soient assez hautes, on a cependant de la peine à la découvrir à la distance de dix lieues, parce que, dans cet éloignement, elle est obscurcie par le Continent du Brézil, dont les montagnes sont extrêmement hautes ; mais à mesure qu’on en approche on la distingue sans peine, par le moyen de plusieurs petites Iles entre lesquelles elles git, et qui s’étendent à l’Est. La Carte ci jointe représente la pointe de l’Ile qui est au N. E. où l’on voit en (a) cette pointe du N. E., telle qu’elle paroit quand elle est au N. O. du Spectateur. Et (b) est la petite Ile d’Alvoredo, telle qu’on la voit au N. N. О., à la distance de sept lieues. La meilleure entrée du Port est entre la pointe (a) et l’Ile d’Alvoredo, où les Vaisseaux peuvent avancer hardiment avec le seul secours de la sonde. La vue de cette entrée Septentrionale du Port est marquée dans la seconde Planche, où se voit en (a) le bout de l’Ile de Ste. Catherine au N. O., en (b) l’Ile aux Perroquets, en (c) une Batterie sur l’Ile de Ste. Catherine, en (d) une Batterie sur une petite Ile du côté de la Terre ferme. Frézier a donné un plan de l’Ile de Ste. Catherine, de la côte voisine, et des petites Iles d’alentour ; mais il s’est trompé en appellant l’Ile d’Alvoredo l’Ile de Gal, la dernière de ces Iles étant sept ou huit milles au N.O. de l’autre, et d’ailleurs beaucoup plus petite. II désigne par le nom d’Alvoredo une Ile située au midi de Ste. Catherine, et a oublié l’Ile de Masaquura. A d’autres égards son Plan est assez exact.

L’entrée du Port, du côté du Nord, a de largeur environ cinq mille, et est à la distance de huit milles de l’Ile de St. Antoine, la direction depuis cette entrée jusqu’à cette Ile étant S. S. O. demi-quart à l’Ouest, vers le milieu de l’Ile, le Port est resserré par deux pointes, qui ne laisse qu’un Canal d’un quart de mille. Pour défendre ce passage, on avoit commencé à construire une Batterie fur la pointe du côté de l’Ile. Mais cet ouvrage paroit assez inutile, puisque le Canal n’a que deux brasses de profondeur, et par conféquent n’est navigeable que pour des Barques et des Chaloupes dont un Ennemi ne pourroit guère faire usage pour une attaque. D’ailleurs, le passage ordinaire au Nord de l’Ile est si large et si sur, qu’une Escadre peut toujours entrer malgré leurs Forts, quand le vent vient de la mer. Le Brigadier Don José Sylva de Paz, Gouverneur de cette Colonie, ne laisse point d’avoir la réputation d’être un habile Ingénieur ; et l’on ne sauroit nier qu’il n’entende son métier, au moins en partie, étant fort au fait des avantages que la construction de