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gné, après qu’il eut été deux heures entières au pouvoir de l’intrépide Orellana et de ses vaillans et malheureux Compatriotes.

Рizaгго ayant échappé à un danger aussi éminent, dirigea son cours vers l’Europe, et arriva sur la côte de Galice, au commencement de l’année 1746 après une absence de près de cinq ans. Le but de son voyage étoit de traverser le succès de notre Expédition ; et le résultat en fut, que la puissance navale de l’Espagne se trouva diminuée de plus de trois mille hommes, l’élite de ses Matelots, et de quatre bons Vaisseaux de guerre sans compter une Patache. Car nous avons vu que l’Hermione avoit coulé à fond en pleine mer, et que le Guipuscoa avoit échoué, et ensuite péri sur la côte du Brézil. Le St. Etienne fut dégradé dans la rivière de la Plata ; et l’Espérance, que l’Amiral laissa dans la mer du Sud, se trouve surement à présent hors d’état de retourner jamais en Espagne. Desorte que l’Asie, avec moins de cent Hommes, doit être considérée comme le seul reste de l’Escadre, qui partit d’Espagne sous les ordres de Pizarro. Si l’on observe, que cette Escadre formoit une partie considérable des forces navales de la Monarchie Espagnole, on m’accordera sans peine, à ce que je m’imagine, que quand notre Expédition n’auroit été accompagnée d’aucun autre avantage que celui de causer en grande partie la perte de la Marine d’un si dangereux Ennemi, ce seul article suffiroit pour dédommager amplement la Nation de ce qui lui en a coûté. Après ce récit abrégé des avantures de Pizarro, il est tems que nous revenions aux nôtres.