Page:Walter - Voyage autour du monde fait dans les années 1740, 1, 2, 3, 4, 1749.djvu/289

Cette page n’a pas encore été corrigée

Baye et à quelque distance de la Montagne, un amas de Rochers, qui sont tout blanchis des excrémens des Fous, Frégates et autres Oiseaux. Quatre de ces Rochers sont plus gros que les autres, et en aidant un peu à la lettre, on peut se figurer que le tout représente une croix ; on les appelle, les Moines blancs. Ces Rochers, sont à l’Ouest vers le Nord de Pétaplan : et à sept milles à leur Ouest est le Port de Chiquatan, qui est encore mieux marqué par un gros Rocher, qui paroit tout seul, à un mille et demi de son entrée, et au Sud demi-quart à l’Ouest de cette entrée. On peut compter sur la justesse de la vue de cette entrée, telle que je la donne ici : (e) en est la Pointe Orientale, (d) l’Occidentale, (f) le Rocher dont je viens de parler ; (a) est une grande Baye sablonneuse, où il n’y a pas moyen de débarquer : (b) quatre Rochers blancs fort remarquables : depuis (c), une grande Baye s’étend à l’Ouest.


A ces marques on ne sauroit méconnoître le Port ce Chéquétan, pourvu qu’on côtoye la terre d’assez près. La Côte n’a aucun danger depuis le milieu d’Octobre jusqu’au commencement de Mai, et les vents n’y sont alors nullement à craindre ; quoique dans le reste de l’année, il y ait des Tourbillons violens, des pluyes abondantes et des vents forts de toutes les pointes du compas. Pour ceux qui se tiendroient à une distance considérable de la Côte, il n’y auroit d’autre moyen de trouver ce port, que par sa Latitude ; car il y a tant de rangées de Montagnes qui s’élèvent les unes au-dessus des autres, en dedans du Païs, qu’on ne peut rien distinguer par le moyen des vues, prises de quelque distance un peu grande en mer : chaque point de vue découvre de nouvelles Montagnes, et donne des aspects si différens, qu’il n’est pas possible d’en faire des desseins reconnoissables.

Je donne encore un Plan de ce Port ; on y verra que l’entrée n’a qu’un demi-mille de largeur ; les deux pointes qui la forment, et qui présentent deux Rochers, presque perpendiculaires, sont l’une à l’égard de l’autre, S. E. et N. O. Le Port est environné de hautes Montagnes, couvertes d’arbres, excepté vers l’Ouest. L’entrée en est très sûre, de quelque côté qu’on veuille passer du Rocher qui gît vis-à-vis de son embouchure ; pour nous, nous le laissames à l’Est, en entrant, et lorsque nous en sortimes. Le fond hors du Port est de gravier mêlé de pierres, mais en dedans il est de vaze molle. Il est bon d’avertir qu’en y mouillant, il faut prendre ses précautions, contre de grosses Houles que la