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re, il n’y en avoit que deux habitables, supposant qu’il fait soit trop chaud entre les Tropiques, et qu’aux Cercles Polaires le froid commençoit à devenir insupportable. Il y a longtems qu’on est revenu de cette double erreur ; mais on n’a jusqu’ici que très imparfaitement comparé ensemble le chaud et le froid des différens Climats. Cependant, on en sait assez pour pouvoir affirmer, que tous les lieux situés entre les deux Tropiques ne sont pas ceux de notre Globe où la chaleur est la plus grande, et que, d’un autre côté, plusieurs lieux situés au delà des Cercles Polaires, ne souffrent pas cet extrême degré de froid, que leur situation semble supposer : c’est-à-dire, en d’autres termes, que la température d’un endroit dépend beaucoup plus de quelques autres causes, que de la distance du Pole, ou de sa proximité de l’Equateur.

Cette proposition a rapport à la température générale des lieux, en considérant l’année entière ; et dans ce sens l’on ne sauroit nier, que la Ville de Londres, par exemple, n’ait des saisons plus chaudes, que le fond de la Baye de Hudson, qui se trouve à peu près au même degré de Latitude, l’hiver étant si rigoureux dans ce dernier endroit, que les plantes de nos Jardins, qui résistent le mieux au froid, ont peine à y vivre. Que si nous comparons la Côte du Brézil avec la Côte Occidentale de l’Amérique Méridionale, comme, par exemple Вahia avec Lima, la différence sera encore plus considérable ; car quoique la chaleur soit très grande sur la Côte du Brézil, celle qu’on éprouve dans les Mers du Sud à la même Latitude, est peut-être aussi tempérée qu’en aucune autre partie de notre Globe, puisqu’en rangeant cette dernière Côte, la chaleur, que nous eumes, n’égala pas une seule fois celle d’un jour d’Eté un peu chaud en Angleterre : et la chose nous parut d’autant plus frappante, que nous n’eumes aucune pluye qui rafraichît l’air.

Les causes de cette température dans les Mers du Sud ne sont pas difficiles à assigner, et j’aurai soin de les indiquer dans la suite. Ce que je me propose à présent, est d’établir la vérité de cette assertion, que la seule Latitude d’un endroit ne fournit pas de règle, par laquelle on puisse juger du degré de chaleur ou de froid qui y règne. On pourrait peut-être confirmer cette proposition, en observant, qu’au haut des Andes, qui sont situées sous la Ligne, la neige ne se fond en aucun tems de l’année : marque d’un plus grand froid, qu’il n’en règne dans plusieurs lieux placés bien au-delà du Cercle Polaire.

J’ai considéré jusqu’ici la température de l’air durant tout le cours de