Page:Walras - L’Économie politique et la justice.djvu/98

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à échéance ad libitum. Ces deux propriétés justifie la confiance publique. Les négociants se passent le billet de banque de main en main, et c’est ainsi qu’il peut faire office de monnaie, tant qu’on a la certitude qu’il sera payé»

III. Problème de l’escompte.—Supposons d’abord qu’en échange de leurs titres, la Banque remette aux négociants du numéraire, l’opération s’analyse avec facilité. La Banque fait aux négociants l’avance d’une somme de monnaie dont elle ne sera remboursée qu’au jour de l’échéance des titres : c’est un prêt. Qu’en conséquence elle retienne l’intérêt du capital prêté, rien de plus simple. L’escompte ainsi compris reste à discuter comme prêt à titre onéreux.

Supposons, au contraire, que la Banque paye en billets ; il est certain qu’en retenant l’escompte, elle assimile à du numéraire de simples titres de propriété. Sa défense est aisée : ses billets sont toujours échus et toujours à échoir, payables au porteur ; ils ont toutes les propriétés du numéraire. Dans ce deuxième cas comme dans le premier, l’escompte se présente encore comme une forme du prêt à intérêt.

Alors, quel sera létaux de l’escompte ?—Tous les économistes vous répondront :—Le taux même de l’intérêt de l’argent, déterminé par la situation du marché, 5 0/0 par exemple si le taux de l’intérêt de l’argent est à 5 francs.

Et que dit M. Proudhon ?

M. Proudhon suppose le capital circulant repré -