votre créancier que de chez vous chez lui. Vous insistez. Le banquier consent à vous rendre ce léger service moyennant commission ; mais il proteste qu’en retenant intérêt, il vous volerait comme dans un bois. Alors seulement vous insinuez qu’ayant tout espéré de sa complaisance, vous comptiez que par suite il ne ferait aucune difficulté de vous avancer, en échange de votre titre, la somme dont vous avez besoin. Bilboquet, qu’en dis-tu ? Pour moi, je l’avoue, une chose manque à mon bonheur : je voudrais savoir de quelle façon le banquier paye la somme, si c’est en papier ou si c’est en métal ? Dans ce dernier cas, quelle imprévue solution de la théorie de M. Proudhon sur l’insuffisance de la masse du numéraire ! Mais aussi quel beau cercle vicieux !
Après avoir aussi brillamment exposé la circulation, le crédit, l’escompte, en vingt lignes, M. Proudhon consacre au redressement du bilan de la Banque de France cent cinquante lignes dont quelques mots feront justice.
Auparavant, je veux essayer de présenter sous leur vrai jour les problèmes dont il a dénaturé l’objet, mutilé l’énoncé. Je ne saurais examiner toujours avec la même patience et le même soin toutes les argumentations de M. Proudhon : l’idée seule d’un pareil travail me fait dresser les cheveux sur la tête. Puisqu’une fois j’ai tant fait que d’entreprendre phrase par phrase une de ces expositions saugrenues, je veux parfaire ma tâche en mettant mon lecteur à même de voir quel abîme il y a entre de si témé-