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lation d’une part, l’escompte d’autre part, sont des faits éminemment distincts ; ils ne se confondent pas, ils se ressemblent à peine aux yeux d’un observateur attentif. Et je défie bien M. Proudhon d’arriver à l’escompte par le chemin qu’il a pris : je veux l’enfermer sur le terrain de la circulation et du crédit de telle sorte qu’il n’en puisse pas sortir d’ici à bien longtemps.

C’est pourquoi j’y reviens avec lui. Nous constatons ensemble, d’après la situation mieux examinée de la Banque de France au 10 juillet 1856, qu’à un jour donné, des échanges se faisant, un certain nombre de ces échanges ne se font pas au comptant contre numéraire, mais à terme contre effets de commerce. Pour quelle cause ? Comment ? Dans quel but ? Que M. Proudhon nous explique cela : il nous aura fait la théorie de la circulation et du crédit.

M. Proudhon voit dans ce fait une insuffisance du numéraire, regrettable sans doute à ses yeux, une de ces fatalités économiques dont sa doctrine nous affranchit si bien ; et cherchant d’abord les sources du mal, pour les tarir, M. Proudhon veut bien nous apprendre, au sujet de cette insuffisance, et par parenthèse, qu’elle ne peut pas ne pas exister puisque :

…Le numéraire n’a de valeur qu’autant qu’il forme, comme métal, une fraction proportionnelle de la richesse totale du pays.

C’est parfait : nous examinerons tout à l’heure le plus ou moins de convenance du rapport de cau-