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tout entière l’ont méconnu ; de nos jours les économistes conservateurs du privilège s’efforcent de l’étouffer sous la mystification de leur libre-échange.

Si l’égalité dans le commerce était réalisée, un nouveau progrès, un progrès immense serait accompli vers l’égalité des fortunes… Mais, en persévérant dans cette direction égalitaire, que deviendrait tout à l’heure la hiérarchie, le système de subordination et d’autorité ?

Oui, je vous le demande : que deviendrait-il, le système d’autorité ? N’allez pas croire que nous jouirons enfin de la liberté économique ;—non. Mais l’autorité passerait aux mains de M. Proudhon qui nous initierait aux douceurs de l’égalité des fortunes, qui sans doute aussi saurait nous imposer l’égalité des forces physiques, l’égalité des intelligences, l’égalité des tempéraments, l’égalité des longévités. Quel rêve enchanteur ! et combien n’est-il pas regrettable que les économistes conservateurs du privilège s’efforcent de l’étouffer sous la mystification de leur libre-échange !

Le reste de ce paragraphe n’offre rien d’intéressant. Il faut laisser de côté M. Delamarre et son bazar : cela n’a rien à voir avec la science. Il faut aussi négliger tout ce qui, chez M. Proudhon, n’est que déclamation pure.