théorique ou pratique, y a-t-il du respect au service ? Et de quoi nous sert-il de conclure plutôt de la réciprocité du respect à la réciprocité du service, que de la réciprocité du service à la réciprocité du respect ou à telle autre réciprocité qu’on pourrait imaginer ? C’est ce que je ne saurais dire, en vérité.
Pourquoi changer les termes admis dans la science, quand d’ailleurs ils sont excellents et que de plus on ne sait les remplacer que par d’autres vagues et mal définis ? C’est ainsi qu’on ouvre la porte aux sophismes, aux équivoques, aux discussions interminables. La justice se fonde sur la réciprocité du droit et du devoir. N’est-ce point assez clair ? Pourquoi le respect ? Pourquoi le service ? Respect ne dit point assez ; service dit beaucoup trop, le service est un mot qui implique une foule de choses en dehors du droit et du devoir. Qu’on me permette ici de ramener encore une fois la question dans ses véritables termes.
Il y a trois ordres de services, ou trois principes différents de relations entre les hommes : 1° la justice ou le droit et le devoir ; 2° l’association ou l’assurance mutuelle ; 3° la charité ou le dévouement. À ces trois principes se rapportent trois catégories de rapports sociaux ou de services bien distincts et qu’à tout prix on ne doit jamais confondre. Le devoir qui correspond à un droit, c’est l’obligation stricte et rigoureuse, c’est ce qu’on ne peut pas ne pas faire. L’association ou l’assurance mutuelle est un fait parfaitement légitime, mais libre et qui ne peut s’imposer. La charité ou le dévouement est un fait plus libre encore et qui