propriété collective, sans songer encore à leur faire la part à chacune ? N’est-il pas triste qu’il ait passé sa vie à déblatérer contre la propriété et contre le communisme, sans jamais faire attention à ce que l’individualisme et le communisme pouvaient avoir chacun de légitime et de fondé ?
Maintenant, abandonnons la question de la distribution et de la propriété pour en venir à celle de la valeur d’échange et de l’échange. Je demande la permission d’exposer en premier lieu mes idées : car celles de M. Proudhon sont tellement obscures qu’il me faut avoir l’intelligence la plus claire du problème, afin de compléter en quelque sorte la théorie de mon adversaire, pour la réfuter ensuite.
De l’échange. — L’échange, ai-je dit déjà, consiste en ceci que certaines choses, en très-grand nombre, n’étant point gratuites, ne peuvent être obtenues par ceux qui les désirent de ceux qui les détiennent qu’en retour et moyennant cession d’autres choses équivalentes.
C’est là ma définition, et je tiens à faire voir tout ce qu’elle comporte.
I. Ainsi défini, l’échange implique l’appropriation ; et nous laissons tout à fait de côté, pour en faire une théorie distincte, une théorie morale, la question de légitimité ou d’illégitimité de l’appropriation.
II. L’échange implique la valeur d’échange ; et nous constatons tout de suite que la théorie particulière de l’échange rentre dans la théorie générale de la valeur d’échange, théorie naturelle. En élaborant