constitution féodale. L’Église n’a pas été libre de ne pas oublier la belle maxime de Cicéron : Una omnes continet definitio, ut nihil sit uni tant simile tam par quam nosmet inter ipsos sumus.
En ce qui concerne la Révolution, certes je l’admire comme un grand et magnifique élan vers l’égalité. Mais mon admiration ne m’aveugle point. Les hommes qui la dirigèrent ne surent jamais distinguer nettement les droits de l’égalité des droits de l’inégalité. Il y a plus : le dogme de l’égalité des conditions une fois inscrit dans toutes les constitutions, ils n’en surent guère poursuivre la réalisation : il leur manquait surtout pour cela des connaissances économiques.
Égalité devant la loi, telle est la formule révolutionnaire ; et, dans sa généralité, elle est exacte. Mais il faut en venir à l’application, et l’on ne tarde pas à se convaincre que l’égalité devant la loi implique nécessairement :
L’égalité devant la loi civile.
L’égalité devant la loi politique.
L’égalité devant la loi économique.
La tâche que nous avons à poursuivre, c’est d’organiser ces diverses sortes d’égalité, de faire ainsi passer le dogme révolutionnaire dans toutes les parties de l’organisme social.
Ce travail sera long ; M. Proudhon peut y prendre, s’il le veut, une part active ; la première chose qu’il ait à faire, par exemple, c’est de renoncer complètement à sa théorie de l’égalité absolue devant ce qu’il