classes, noblesse, tiers-état, vilainie, corporations, maîtrise, privilèges de fonctions, de clochers, de provinces, bancocratie et prolétariat.
M. Proudhon s’en donne à cœur-joie contre l’inégalité des conditions : il a raison, on peut lui abandonner la féodalité.
À la place de cette inégalité systématique, créée par l’orgueil et la force, la Révolution affirme, comme propositions identiques, 1. l’égalité des personnes ; 2. l’égalité politique et civile ; 3. l’égalité des fonctions, l’équivalence des services et des produits, l’identité des valeurs, l’équilibre des pouvoirs, l’unité de loi, la communauté de juridiction ; d’où résulte, sauf ce que les facultés individuelles, s’exerçant en toute liberté, peuvent y apporter de modifications. 4. l’égalité des conditions et des fortunes.
1. L’égalité des personnes, c’est très-bien. 2. L’égalité politique et civile, c’est encore très-bien. 3. L’égalité des fonctions, l’équivalence des services et des produits, l’identité des valeurs, c’est beaucoup moins heureux. Tous les services et produits ne sont pas équivalents, toutes les valeurs ne sont pas identiques. La Révolution a-t-elle jamais affirmé cette absurdité ? Cela ne m’est point démontré. Dans tous les cas, peu m’importerait : la Révolution n’a pas soupçonné la théorie de la valeur.
Quant à 4. l’égalité des conditions et des fortunes, distinguons. L’égalité des conditions est l’idéal de la justice commutative, et cet idéal, l’humanité l’a poursuivi, le poursuit, et le poursuivra toujours avec une invincible obstination à travers toutes les iniquités de l’esclavage, du servage, du prolétariat. L’égalité des fortunes est une chimère en contradiction avec le vœu de la nature, qui est que la position de chacun