lement égaux. Qu’on leur distribue donc la richesse sociale par portions égales. Égalité des conditions et des positions.
Deuxième solution. C’est la solution des inégalitaires. Les hommes sont absolument et naturellement inégaux. Qu’on leur distribue la richesse sociale par portions inégales. Inégalité des conditions et des positions.
Telles sont les deux solutions qui depuis longtemps se sont offertes à vider la question de la distribution des richesses, la seconde soutenue par tous les hommes qu’enchaîne l’habitude d’une pratique immémoriale, la première se ralliant les sympathies des esprits plus ou moins intelligemment progressifs.
Maintenant, qu’on me permette d’en proposer une troisième.
En tant qu’êtres libres et personnels, tous les hommes sont égaux. Les personnes s’opposent aux choses ; mais toute personne, en tant que personne, en vaut une autre. Ce principe sert de base à une première forme de la justice, la justice commutation qui a pour attribut une balance.
En tant qu’ils accomplissent librement leur destinée d’une manière plus ou moins heureuse ou plus ou moins méritoire, il se révèle chez les hommes des différences d’aptitudes, de talent, d’application, de persévérance, de succès qui les font inégaux ; et cette inégalité est le fait sur qui se fonde la justice distributive, laquelle a pour symbole une couronne.
Les hommes sont donc égaux et inégaux à la