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du travail abrutisse les ouvriers. Je n’admets point que les lois naturelles : mathématiques, physiques, astronomiques, physiologiques, économiques, soient entachées d’un caractère nuisible ou contrariant. Je n’admets point que nous soyons placés vis-à-vis de la nature dans l’alternative de la servitude ou de la domination : nous lui obéissons, et nous lui commandons tout ensemble ; nous ne lui commandons qu’en lui obéissant. C’est un plat de votre métier que vous me servez là : c’est le dogme du péché originel accommodé à une sauce hypocrite. Remportez ce plat ; je le connais, je ne l’aime point, et j’en suis bien aise,…

Et puisque vous ne pouvez venir à bout de poser tout seul la question de la distribution, je la pose moi-même :

Étant données, d’une part : 1° des valeurs naturelles ; 2° des valeurs produites dont l’ensemble constitue, en capitaux et revenus, la richesse sociale ;

Étant données, d’autre part, des personnes en société ;

On demande en vertu de quels principes de justice il sera procédé à la répartition de la richesse, dans la société, entre les personnes.

Telle est la question de la distribution des richesses ; et bien avant que M. Proudhon se fût donné la peine de l’obscurcir, il s’en était présenté deux solutions opposées :

Première solution. C’est la solution de M. Proudhon et de tous les égalitaires. Le principe qui doit présider à la répartition de la richesse sociale est le suivant :― Les hommes sont absolument et naturel -