et de l’économie ne saurait confirmer et justifier que l’excellence de la morale et nullement celle de l’économie.
Ainsi, la théorie très-ingénieuse de l’application de l’algèbre à la géométrie et les deux exemples cités ci-dessus, auxquels on en pourrait ajouter mille autres, démontrent assez que c’est à la morale qu’il appartient de se subordonner aux sciences naturelles, sinon dans son principe, au moins dans ses applications, et que toute morale qui se permettrait de contredire le théorème du carré de l’hypoténuse, les lois de la réfraction, le fait de la circulation du sang, ou les résultats de la théorie de la valeur d’échange, serait une morale ridicule et caduque. Il y en a comme cela.
Veuillez pour un instant, vous, Monsieur Proudhon, vous élever au-dessus de ces considérations de détails qui vous passionnent et vous égarent. Sachez embrasser d’un regard calme et lucide un plus large horizon ; et vous verrez que, dans l’histoire de l’humanité, ce sont les crises de la science qui déterminent les révolutions dans la morale. Dans l’incessant cortège des intelligences vigoureuses, rénovatrices, progressives, Thalès, Leucippe, Anaxagore, précèdent Socrate, Zénon, Épicure, comme aussi Galilée, Copernic, Kepler, précèdent Voltaire, Rousseau, Condorcet.
N’est-ce pas alors le fait d’une étourderie maladroite que d’aller mettre l’éthique, une éthique logique et saine, en contradiction avec les déductions de l’économie. On dit : — « Voici des faits : la division du travail est le procédé le plus puissant de l’industrie,