et encore moins compris, que les contraires doivent, non s’entre-détruire, mais se soutenir, précisément parce qu’ils sont contraires.
Par exemple, voilà qui est du charlatanisme de haute école ! M. Proudhon interprétant à sa façon la science économique y découvre qu’elle est de tout point en contradiction avec la justice, c’est-à-dire qu’il fait nuit en plein midi. D’autre part les économistes démontrent, M. Proudhon ne se fait pas faute de le constater, que l’économie est en parfait accord avec la morale, autrement dit qu’il fait jour en plein midi. Alors, — en vertu de ce principe, peu connu et encore moins compris, que les contraires doivent, non s’entre-détruire, mais se soutenir, précisément parce qu’ils sont contraires, — M. Proudhon s’en va, non pas limiter le jour par la nuit ni la nuit par le jour, ni obtenir du jour et de la nuit de vaines concessions qui n’aboutiraient qu’à une mutilation réciproque, et n’avanceraient rien ; mais les faire se pénétrer systématiquement… Bref, il va nous faire voir qu’il fait jour et nuit, tout à la fois, en plein midi.
C’est ce que j’appellerais volontiers l’application de la Justice à l’économie politique, à l’imitation de Descartes qui appelait son analyse application de l’algèbre à la géométrie. En cela, dit Rossi, consiste la Science nouvelle, la véritable Science sociale.
Quant à cette persistance de M. Proudhon à faire de Rossi son compère, je laisse au lecteur le soin de l’apprécier.
Nous en sommes là. Le problème est difficile…
Je crois même qu’il est parfaitement insoluble ;