concluent pas au communisme, à l’expropriation du sol sans indemnité, et qui ne proposent pas que l’État cultive, mais seulement qu’il loue le sol lui même, à l’avantage du trésor public. »—Toutefois M. Proudhon n’aurait pas lieu non plus de s’autoriser de cette doctrine, bonne ou mauvaise, que réfute M. Garnier. Dire que l’État louera le sol lui-même, à l’avantage du trésor public, c’est énoncer implicitement que l’État sera propriétaire des terres et en percevra la rente. Ou bien, en d’autres termes, trois espèces de capitaux étant définies comme éléments de la richesse sociale, c’est procéder à la répartition de la richesse sociale entre les personnes en société, en attribuant la terre à la communauté, les facultés personnelles et le capital artificiel à l’individu. Pour démontrer une pareille thèse il ne faudrait certes méconnaître ni la théorie de la valeur, ni la théorie du capital et du revenu, ni le droit naturel, ni la justice sociale. M. Proudhon ne doit pas plus être rangé parmi l’école d’économistes dont il est ici question, qu’il ne mérite d’être accepté comme un disciple des physiocrates.
Toutefois, il ne me semblerait pas bon que l’État absorbât chaque année pour ses dépenses la totalité de la rente, et cela pour plusieurs raisons : d’abord parce qu’il importe de restreindre toujours, le plus possible, les dépenses de l’État ;…
Quand est-ce donc que M. Proudhon voudra bien consentir à corroborer ses oracles d’autre chose que d’affirmations gratuites ? Et pourquoi pense-t-il donc qu’il importe si fort de restreindre toujours le plus possible les dépenses de l’État ? Les dépenses de l’État,