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Cette absence de méthode poussée jusqu’à l’impudence n’est-elle point une qualité bien précieuse chez un ignorant ? Que, dans une troisième théorie de là rente foncière, M. Proudhon veuille bien modifier de plus en plus son opinion ; qu’il consente enfin à ne reconnaître pour seul auteur de la rente que la nature, en renvoyant le travail à ses occupations, et la société n’importe où, et nous commencerons à nous entendre, lui et moi, sur la question de la nature et de l’origine de la rente. Nous pourrons aussi chercher alors de concert à qui attribuer cette rente. J’ai bien peur malheureusement que M. Proudhon n’ait vidé son sac ; ou, s’il ne l’a pas vida, je crains qu’il ne s’y trouve guère rien de meilleur que ce qui en a été tiré jusqu’ici.

Quoi qu’il en soit, je vais procéder courageusement à l’examen et à la réfutation de la théorie nouvelle qui se produit.

Pour que le travail soit fécond et puisse laisser une rente, bien des conditions sont requises, dont plusieurs ne dépendent pas de l’ouvrier, ne résultent point de son libre arbitre. Il est d’abord évident, par ce début, que M. Proudhon de sa première théorie retient la définition même de la rente : il faut protester encore une fois, contre cette définition.

La rente foncière est toujours pour l’auteur l’excédant du produit agricole sur les frais du travail agricole.

En premier lieu, refusons encore, refusons toujours aux frais de production le droit d’intervenir dans les questions vitales de l’économie. En ce qui