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Que la rente soit ou bien qu’elle ne soit pas le revenu naturel de l’État, je n’en sais rien et n’en veux rien savoir pour le moment, Mais ce que je défends particulièrement à M. Proudhon, c’est de nous prouver cela.

M. Proudhon nous disait :—La rente est une chose éminemment arbitraire et aléatoire, un concept indéfinissable et indéterminable. Salaire et rente se confondent. Et, dans le cas où elle existe, la rente doit être adjugée au travailleur. Et maintenant cette fiction dont la définition et la détermination sont impossibles, dont l’existence même est hypothétique, il l’attribue à la communauté pour couvrir d’innombrables charges, exécuter des travaux, entretenir une police, une administration, des écoles ! (p. 323.)

Non pas. Fictive ou réelle, le travailleur a la rente et la gardera, ne vous en déplaise ; ou bien il se hâtera de la rendre au propriétaire foncier. Soyons logiquement absurde, ou rétractons-nous tout de suite, et faisons litière de nos théories.