tribuer à posteriori, c’est encore une de ces idées baroques dont M. Proudhon a le monopole, et qu’avec toute son audace de paradoxe il ne soutiendra jamais. Le prix de vente d’un revenu quel qu’il soit est dû par le locataire au propriétaire du capital. C’est là une règle de théorie pure qui ne souffre aucune exception dans la pratique. Si l’on adopte l’opinion des économistes qui voient dans la rente foncière le prix du loyer du sol, la rente payée parle consommateur des produits agricoles est due par l’agriculteur au propriétaire foncier. J’ajoute que la pratique à posteriori a toujours confirmé et confirme encore cette théorie. Si l’on se range à la conviction de M. Proudhon qui voit dans la rente un salaire du travail, la rente payée par le consommateur des produits agricoles doit rester aux mains de l’agriculteur, propriétaire des facultés personnelles desquelles son travail constitue le revenu. La pratique ne justifie pas cette combinaison ; mais si M. Proudhon est assuré de l’excellence de sa théorie, il n’a qu’un but à poursuivre, c’est d’y conformer la pratique : la seule excuse de l’erreur, c’est d’être logique à priori et à posteriori, jusqu’à l’absurde inclusivement.
M. Blanc Saint-Bonnet voit dans la rente la source des capitaux : « La propriété, dit-il, est le réservoir du capital. »
Il n’est pas impossible que M. Blanc Saint-Bonnet soit assez avancé en économie politique pour avoir rejoint les physiocrates. Je ne me donnerai certainement pas la peine de chercher ce qu’a pu vouloir dire au juste M. Blanc Saint-Bonnet, dont les opinions