demande ou d’une offre de produits agricoles plus ou moins considérables, le salaire vînt à diminuer sans la rente ou la rente sans le salaire : ce serait, par exemple, si les travailleurs agricoles se faisaient concurrence sans que les propriétaires fonciers en fissent autant, ou réciproquement.
Dans tous les cas possibles, dans toutes les éventualités imaginables, il y aura toujours et toujours un salaire pour le travailleur et une rente pour le propriétaire. Et jamais ni jamais il n’arrivera, qu’une portion de la rente reste aux mains du travailleur, ni qu’une portion du salaire tombe dans celles du propriétaire.
Alors même qu’un seul individu cumulerait les fonctions d’agriculteur et de propriétaire du sol, auquel cas il devrait toucher rente et salaire, le salaire et la rente se distingueraient naturellement l’un de l’autre.
Et jamais ni jamais non plus il ne pourra se faire que la rente s’annihile, non plus que le salaire, par la raison que les motifs qui empêcheront toujours le travailleur de donner gratuitement son temps et sa peine empêcheront toujours aussi le propriétaire foncier de prêter gratuitement le sol cultivable.
En dernier résumé, ce n’est donc absolument et uniquement qu’au seul point de vue où s’est placé M. Proudhon pour envisager la rente, qu’elle peut se confondre avec le salaire. Dans la réalité des faits cette confusion est impossible.