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glorieuse personnalité. Il dit :—« L’école économiste a menti ;…les économistes divaguent…» Ensuite il ajoute :— « Moi, je vais faire voir… moi je prouve… » Cette outrecuidance m’est intolérable.

Les économistes ne sont point d’accord sur la nature de la rente. Et quand cela serait ? Les médecins sont-ils d’accord sur la nature de toutes les maladies ? Un homme se livre à l’étude de l’économie ; touchant certaines questions controversées, il se range à l’opinion de tel ou tel économiste, il combat l’opinion de tel ou tel autre. Si l’opinion des uns ne le satisfait pas mieux que l’opinion des autres, il se fait une opinion particulière et la soutient envers et contre tous les économistes. Du conflit des opinions sort la vérité. Ainsi font les médecins laborieux, sincères et savants : il n’y a que les arracheurs de dents de carrefour pour dire :—« La médecine est une duperie, les médecins sont des ignorants. Moi je guéris toutes les maladies… »

Je vais, en disant moi-même ce qu’elle est, montrer la cause de ce dissentiment. Voilà la science et tous les savants, sans exception, d’un côté. Voilà M. Proudhon, tout seul, de l’autre. Et M. Proudhon va confondre la science et pulvériser les savants.

Point. L’opinion de M. Proudhon quelle qu’elle soit aura la valeur d’une opinion économique bonne ou mauvaise, mais non l’autorité transcendante d’une révélation prophétique supérieure à la science. Voilà ce que je tenais à dire à M. Proudhon au sujet de la ridicule attitude qu’il se donne perpétuellement.