Page:Walras - L’Économie politique et la justice.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

capital artificiel et le montant total du revenu de ce capital s’élevant, la valeur individuelle des capitaux artificiels et de leurs revenus s’abaisse.

Et par contre, dans une société qui décline, la valeur totale du capital artificiel et le montant total du revenu de ce capital s’abaissant, la valeur individuelle des capitaux artificiels et de leurs revenus, s’élève.

V. « La conclusion qui se présente d’elle-même, c’est que la position d’un capitaliste (j’appelle ainsi le possesseur d’un capital artificiel) devient de plus en plus difficile, de moins en moins avantageuse, dans une société progressive. Le revenu sur lequel il fonde son existence, ou une partie de son existence, diminue par une double raison. Il diminue par la baisse absolue de la valeur du capital ; il diminue par la baisse dans le taux du profit. L’oisiveté devient de plus en plus onéreuse au capitaliste. Il est obligé d’en appeler constamment au travail et à l’économie pour conserver sa position et pour maintenir son revenu à la hauteur de ses besoins[1]. »

VI. Venons enfin au travail.

Tout homme naît à la fois producteur et consommateur ; tout homme, en venant au monde, y apporte une bouche et deux bras ; la bouche occupe les bras, les bras nourrissent la bouche ; la bouche et les bras se font équilibre. Il suit de là que, la société prospérant ou déclinant, l’offre et la demande du travail augmentent ou diminuent proportionnellement, et que le rapport de la seconde à la première ne varie

  1. M. Walras, Théorie de la Richesse sociale, p. 79.