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Des lois de variation de la valeur du capital et de la valeur du revenu. — I. La première des lois en question est celle qui exprime le rapport qu’il y a généralement entre la valeur du capital et la valeur du revenu de ce capital. Cette loi, commune aux trois espèces de capitaux, s’énonce dans les termes suivants :

Dans une société qui prospère, la valeur du capital s’élève par rapport à la valeur du revenu ; dans une société qui décline, la valeur du revenu s’élève par rapport à la valeur du capital. En d’autres termes, les revenus s’achètent plus ou moins cher, suivant que la société est plus pauvre ou plus riche.

II. Si maintenant nous voulons connaître les lois d’augmentation ou de diminution simultanée de la valeur du capital et de la valeur du revenu, considérons successivement les trois espèces de capitaux isolément, en commençant par la terre.

La terre ou le sol cultivable duquel dispose une société qui prospère ou qui décline n’a qu’une étendue déterminée : l’offre dans aucun cas n’en peut donc augmenter. La demande du sol au contraire ou de ses produits augmente si la société prospère, et diminue si la société décline. Dans le premier cas, en effet, « on a, dit M. Joseph Garnier, le plus grand besoin des produits de la terre, en même temps que chaque individu a plus de moyens pour les acheter[1]. » Et réciproquement si la société décline, si la population devient de plus en plus rare et pauvre

  1. Joseph Garnier, Éléments de l’Économie politique,