Page:Walras - L’Économie politique et la justice.djvu/159

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et les immeubles, audacieux novateur ? Ce serait, en vérité, de l’économie rudimentaire et antédiluvienne.

Mais ma réclamation vous étonne peut-être. En ce cas, je vais vous étonner bien d’avantage en la justifiant par une série de considérations que vous paraissez n’avoir jamais soupçonnées, et qu’il est temps d’effleurer.

J’ai dit à l’instant que la terre était un capital naturel et inconsommable par opposition aux maisons qui sont un capital artificiel et consommable. On pourrait ajouter que la terre et le capital artificiel en général sont transmissibles. Les facultés personnelles sont un capital naturel, consommable et intransmissible : cette dernière qualité étant caractéristique.

Les expressions : naturel et artificiel, consommable et inconsommable, transmissible et intransmissible se définissent d’elles-mêmes et se comprennent immédiatement. Les qualités qu’elles expriment pourraient servir à distinguer à priori les trois espèces de capitaux, mais une différence bien plus caractéristique de ces capitaux se révèle à posteriori par la différence des lois de variation de leur valeur. Ce sont ces lois que je vais énoncer en regrettant bien vivement que les dimensions de mon travail ne me permettent point de les exposer en détail : car elles sont des plus intéressantes, des plus neuves et des plus fécondes dans la théorie naturelle de la valeur d’échange. On trouvera d’ailleurs, si l’on veut, cette exposition détaillée au chapitre V de la Théorie de la Richesse sociale de mon père, que je me borne à résumer.