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Pardon ! C’est l’escompte qui est une forme du prêt.

…Comme l’escompte est une forme de l’échange, et l’échange une forme de la division du travail même.

Le prêt et l’escompte sont des formes de l’échange, évidemment, et c’est bien sur quoi je me fonde ; mais l’échange n’est point du tout une forme fr la division du travail : c’en est une conséquence.

Organisons, disais-je, d’après ce principe, le crédit foncier, le crédit mobilier, et toute espèce de crédit.

C’est cela même. Organisez un peu tout cela d’après le principe de la réciprocité de prestation : nous vous regardons faire.

Dès lors plus d’usure, plus d’intérêt ni légal ni illégal une simple taxe, des plus modiques, pour frais de vérification et d’enregistrement, comme à l’escompte.

Ah bah ! vraiment ! Plus d’intérêt ni légal ni illégal : une simple taxe, des plus modiques, pour frais de vérification et d’enregistrement, comme à l’escompte !…Ainsi réciprocité de l’escompte, cela veut dire escompte gratuit ? Réciprocité de prestation, cela veut dire prêt gratuit ? La gratuité du crédit en constitue là réciprocité ?

L’abolition de l’usure, si longtemps et si vainement poursuivie par l’Église, s’accomplit toute seule.

Comme par enchantement, aux seuls accents de la voix de M. Proudhon. Quel aplomb !

Le prêt réciproque ou crédit gratuit n’est pas plus difficile à réaliser que l’escompte réciproque, l’échange réciproque, le service réciproque, le respect réciproque, la justice.