Il va falloir établir que le commerce ne tire plus de grands avantages du prêt, et qu’il peut s’en passer. Quant à moi, je pense qu’aujourd’hui plus que jamais le travail en général a besoin du capital et trouve de grands avantages à l’emprunter. Les agriculteurs n’ont pas encore trouvé, que je sache, le moyen de semer dans les airs ni de récolter sur l’océan. Les constructeurs et leurs ingénieurs ont besoin de bois et de fer pour établir leurs voies, pour mettre sur pied leurs locomotives et leurs wagons. Les tailleurs, les bottiers ne peuvent faire ni habits ni chaussures sans matière première et sans outils.
Il va falloir enfin nous faire toucher du doigt comment et pourquoi il est aujourd’hui possible, juste même, d’exiger du capitaliste proprement dit qu’il fasse l’avance de ses fonds sans émoluments, et du capitaliste en général qu’il donne gratuitement et qu’il ne vende point le revenu de son capital.
Voyons comment vous viendrez à bout de tout cela. Oh ! je le sais d’avance : l’examen que je poursuis de vos doctrines m’a depuis longtemps enseigné comment vous saviez trancher le nœud des questions, au plus sérieux moment, par un sophisme. Mais en même temps j’ai pu apprendre à poser lentement les problèmes, de telle sorte qu’enfin, sur le point d’en exiger de vous la solution, je ne pusse me payer d’aucune équivoque.
En 1848 et 1849, j’ai prouvé, dans de nombreuses publications, que, le principe de la Justice étant la réciprocité du respect…
Nous nous en tiendrons, si vous le permettez, au