Page:Walras - Introduction à l'étude de la question sociale.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la théorie actuelle de la propriété ; si les propositions empiriques des socialistes, communisme, association, droit au travail, etc., etc., ont quelque fondement sérieux ; ou si plutôt, en séparant nettement la théorie de la richesse sociale de la théorie de la distribution des richesses, l’économie politique de la morale, et en cherchant dans une philosophie réellement humanitaire un plus large principe de propriété, nous n’aurions pas des chances presque certaines de rencontrer du même coup la solution de la question sociale.

§ 6. Conclusion

Cette étude n’a pour but de mettre en lumière aucune des vérités sociales qui pourraient être des plus neuves et des plus fécondes. Elle tend uniquement à convoquer quelques esprits à la recherche de ces vérités en leur indiquant autant que possible la direction générale, qu’ils auraient à suivre. Je crois pourtant que sans excéder les limites de mon programme, et sans quitter le rôle critique pour le dogmatique, je pourrais, au point où j’en suis, déduire des observations qui précèdent un certain nombre de considérations importantes sur la méthode à conserver dans l’élaboration de la question sociale. Mais peut-être, en ces matières, vaut-il mieux se contenter d’éveiller l’attention publique, sans trop prétendre à la diriger. Je me borne donc à résumer en quelques propositions les principaux résultats que je serais heureux d’avoir non pas atteints, mais approchés.

I. La solution de la question sociale dépend de la constitution de la science sociale. L’amélioration et le perfectionnement pratiques de notre état social actuel : l’extinction du paupérisme, l’assiette de l’impôt, l’organisation définitive du travail et de la propriété impliquent la connaissance théorique des conditions normales économiques d’une société idéale, et, plus généralement, l’étude rationnelle de toutes les conditions sociales : civiles, politiques, etc.

II. Le socialisme contemporain a eu sa raison d’être dans le malaise d’une société en voie d’organisation, mais encore éloignée du terme de ses efforts. Enflammés d’une ardeur hâtive